Les sagesses d’Ibn Atta’ Allah Al-Iskandary (1260-1309) - Sagesse n° 1
Sagesse n° 1 d’Ibn ’Atta Allah Al-Iskandary :
"Parmi les signes que l’on compte sur ses propres œuvres, c’est avoir moins d’espoir (dans la miséricorde divine) lors d’un faux pas"
« من علامة الإعتماد على العمل نقصان الرجاء عند وجود الزلل »
Importance de cette sagesse :
Cette sagesse met la lumière sur la relation entre le serviteur et son Seigneur le très Haut. Elle précise de ce fait le comportement que doit adopter l’adorateur vis-à-vis de son Créateur. Qui donc renoncerait à connaître le secret de cette relation ?
Elle vient aussi renforcer le but que s’est fixé Ibn Atta à travers ses sagesses à savoir expliquer la parole de : « Il n’y a de pouvoir et de puissance qu’en Allah »
Ibn Atta explique que compter sur ses propres œuvres d’adoration est un grave problème de compréhension qui mène à une relation inadéquate avec Dieu. Son symptôme visible serait le déficit d’espoir en la miséricorde de Dieu au moment des faux pas ou des fautes, alors qu’on en a le plus besoin.
Le prophète (PSL) affirme dans un hadith d’après Al-Boukhari que l’attitude de compter uniquement sur ses œuvres n’est qu’une illusion : « Aucun de vous ne rentrera au paradis grâce à ses seules œuvres » On lui demanda : « même toi Ô prophète d’Allah ? » Il répondit : « même moi à part si Dieu me couvre de sa miséricorde ».
Pourquoi compter sur ses propres œuvres est-il fatal à l’adorateur ?
Selon donc Ibn Attaa dire « je rentrerai au paradis parce que j’ai fait tant et tant d’actes d’adoration » ne peut-être que faux ! Tâchons de comprendre pourquoi.
La réalité est que c’est la miséricorde d’Allah le Clément qui conditionne notre entrée au paradis. Et ce qui nous lie à cette miséricorde c’est l’espoir que nous pourrions avoir en notre Seigneur. De ce fait il se peut que le musulman ne fasse pas la différence entre l’espoir qu’il porte sur ses seuls actes et l’espoir qu’il pourrait avoir en Dieu lui-même de le faire entrer au Paradis.
Comment peut-on savoir si cet espoir repose sur l’humain ou le divin ? On le sait au moment du faux-pas c’est-à-dire quand on a commis des péchés. Si dans cet état notre espoir en la miséricorde Divine est moindre alors cela signifie que cet espoir ne reposait en réalité que sur nous même ou nos propres actions et non sur Allah.
Cette attitude avec Dieu est grave car elle touche le dogme même de l’Islam. Celui qui compte sur ses seuls actes, sera assez arrogant pour prétendre mériter le paradis. Il arrivera même à ne plus espérer la miséricorde divine puisque dans sa prétention il pourrait croire qu’il n’en a pas besoin. Cette attitude n’est plus celle d’un serviteur avec son Seigneur mais davantage une relation d’humain à humain ! C’est déjà extrêmement grave. Mais il est fort probable qu’il en arrive au point même de se convaincre qu’il est en train de faire, par ses actes d’adoration, une faveur à Dieu le tout Puissant ! N’est-ce pas injuste et surtout en contradiction avec le tawhid (unicité de l’adoration) ?
Pourquoi te trompes-tu au sujet de ton Seigneur ? Comment peux-tu croire que tu fais une faveur à Dieu alors que c’est lui qui te fait la grâce d’accéder à son adoration ? Il ne saurait être question d’une telle relation de l’adorateur avec son Seigneur. En fait les actes d’adoration que nous effectuons sont en réalité et avant tout la faveur Divine qui s’exprime à notre égard. Qui donc t’as fait aimer la foi et accéder aux nombreuses adorations ? Certes c’est bien Allah le très haut. Tu dois plutôt remercier Allah le Clément
Ne médite-tu pas la générosité, la miséricorde, et la grâce d’Allah quand Il t’offre ses bienfaits ? Il te prescrit d’en distribuer une partie, l’autre étant pour toi. De plus quand tu dépenseras ton argent pour les autres cette quantité te sera destinée et multipliée. Seras-tu assez injuste et ingrat pour prétendre que c’est grâce à toi que cet acte a été fait et que tu mérites la récompense par la faveur que tu auras faite à Dieu ?!Ne vois tu pas que DIEU te fait faveur après faveur. Peux-tu décemment prétendre qu’Allah te doit cette récompense alors que c’est toi qui lui es et restera à jamais redevable ?
Qu’en est-il du paradis et de la récompense ?
Comment comprendre alors tous les hadiths et versés rattachant les bonnes œuvres à la récompense et au paradis comme le verset « entrer au paradis par ce que vous faisiez » ?
C’est la faveur d’Allah qu’il exprime ; Il a décidé unilatéralement par miséricorde qu’il nous donnerait le paradis pour le peu que nous réussissions à présenter comme bonnes œuvres ; En fait tes actions sont bien peu de chose par rapport à ce qu’Il te donne et te promet. Ainsi selon un hadith un homme pieux ayant adoré Allah pendant plus de soixante années devait rentrer au paradis sans jugement. Il demanda pourtant d’être jugé pour ses œuvres. Il en fut ainsi : Allah demanda de peser d’un côté tous les bienfaits contenus dans un seul œil et de l’autre toutes les années d’adoration. Quel en fut le résultat ? Et bien ces soixante années de dévotion n’ont pas suffit à contre balancer ou racheter toutes les faveurs qui ont été mis dans cet œil seulement
Il a compris donc qu’Allah ne nous rétribue pas selon sa justice car nous ne faisons que peu de choses en regard de ses faveurs infinies. C’est de sa miséricorde qu’Il décide de nous entourer au point de nous donner bien plus que ce que nous méritons.
Comment réagir en cas de manquement ? Quant à la deuxième partie de la sagesse elle signifie que lors de ce qu’on appelle un échec, un manquement, un péché quoiqu’on craigne la colère et le châtiment divin on se doit toujours de l’accompagner de l’espoir en sa miséricorde infinie. De fait dans tout les cas l’homme ne peut échapper aux péchés.
Quelque soit son état d’adoration ou de manquement il se doit d’être entre ces deux sentiments : la peur et l’espoir, comme les deux ailes d’un oiseau, les deux lui étant indispensables .Mais dans l’état d’adoration l’espoir ne doit pas l’emporter sur la peur au point de l’annihiler de même qu’en état de manquement, la peur ne doit pas prendre le dessus au point de faire taire l’espoir. La peur seule empêche l’adorateur de se repentir. L’espoir engendre le repentir qui permet au pécheur de revenir vers son Seigneur repentant celui dont Allah dit dans un hadith « saint » ou qodsi : « mon serviteur a péché qu’il sache qu’il a un Seigneur qui pardonne »
Comportement de l’adorateur envers son Seigneur ? Saches donc que tu resteras endetté vis-à-vis de Dieu quoique tu penses avoir présenté comme bonnes œuvres car ce ne sont que bien peu de choses par rapport à ce qu’Il t’a octroyé. L’adoration de Dieu se doit car c’est notre Seigneur et nul autre que Lui ne mérite d’être adoré. Quant à la demande du paradis c’est une demande de faveur et de bienfait de la part de Dieu et non un marchandage.
Saches que le prophète (PSL) dans sa compréhension profonde nous montre l’exemple. Bien qu’Allah lui ait pardonné tout le passé et le futur il continuait ses adorations avec la plus grande ferveur. Si le but final de notre adoration est seulement la récompense comme le paradis, pourquoi alors que tout cela lui est garanti, le prophète continua-t-il ses adorations ? Parce qu’il connaît la réalité de l’adoration : c’est le meilleur état du serviteur qui sait que Dieu mérite d’être adoré. Il est son serviteur et Il est son Seigneur. Cette adoration est donc une reconnaissance d’Allah, et tes actions ne sont que le chemin pour Sa connaissance et Son Paradis.
Et rappelles-toi…les paroles d’Al-Ghazali : « Celui qui pense entrer au Paradis par ses seules actions se trompe, et celui qui pense entrer au paradis sans actions se trompe ». Donc il nous faut œuvrer en cette vie en nous gardant de nous tromper dans notre relation avec notre Seigneur. Nous lui sommes redevables de tous les bienfaits qu’il nous dispense dont l’adoration fait partie. Et parce que sa miséricorde est infinie notre espoir doit être constant.
B.H.Saïda
dimanche 20 décembre 2009
Poème de Victor Hugo sur le Prophète Muhammad -PSL-
Poème de Victor Hugo sur le Prophète Muhammad -PSL-
Comme s’il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.
Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge de d’amour,
Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,
Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,
L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,
Ecoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : « Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. »
Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;
Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;
« Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;
La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. »
Un cheikh lui dit : « Ô chef des vrais croyants ! Le monde,
Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;
Le jour où tu naquis une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. »
Lui, reprit : « Sur ma mort les Anges délibèrent ;
L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous
Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;
Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. »
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d’un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : « Dieu t’assiste ! »
Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : « voilà,
Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.
Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.
Il est né d’une Vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu’un limon par les vices noirci ;
J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ;
Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;
O vous tous, je serais bien vite dévoré
Si dans l’obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau
Pour être par les vers dévoré de nouveau ;
Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,
Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,
Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,
Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne
Comme dans le désert le sable et la citerne ;
Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !
Tenu tête dans l’ombre aux Anges effrayants
Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ;
J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;
Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,
Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;
Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie ;
Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,
Et, comme je sentais en moi la vérité,
Je les ai combattus, mais sans être irrité,
Et, pendant le combat je criais : " laissez faire !
Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.
Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !
Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis
Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,
Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,
Ils ne me feraient point reculer ! " C’est ainsi
Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici
Arrivé sur le bord de la tombe profonde,
Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.
Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,
Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,
Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.
Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;
Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua
Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,
Les perles à la mer et les astres à l’ombre,
Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. »
Il ajouta : « Croyez, veillez ; courbez le front.
Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront
Sur le mur qui sépare Eden d’avec l’abîme,
Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;
Presque personne n’est assez pur de péchés
Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,
En priant, que vos corps touchent partout la terre ;
L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère
Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu
A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;
Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;
Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,
Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept cieux,
Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;
Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,
Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;
Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !
Ils auront des souliers de feu dont la chaleur
Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.
La face des élus sera charmante et fière. »
Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.
Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :
« O vivants ! Je répète à tous que voici l’heure
Où je vais me cacher dans une autre demeure ;
Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,
Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,
Et que, si j’ai des torts, on me crache aux visages. »
La foule s’écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.
Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,
Disant : « Mieux vaut payer ici que dans la tombe. »
L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe
En le regardant cet homme auguste, son appui ;
Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,
Et passèrent la nuit, couchés sur une pierre
Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ;
« Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière. »
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
« Qu’il entre. » On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;
Et l’Ange lui dit : « Dieu désire ta présence. »
« Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.
Victor Hugo, le 15 janvier 1858.
Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française.
Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la Chambre des Pairs, correspondance abondante
Comme s’il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.
Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge de d’amour,
Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,
Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,
L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,
Ecoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : « Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. »
Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;
Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;
« Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;
La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. »
Un cheikh lui dit : « Ô chef des vrais croyants ! Le monde,
Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;
Le jour où tu naquis une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. »
Lui, reprit : « Sur ma mort les Anges délibèrent ;
L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous
Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;
Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. »
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d’un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : « Dieu t’assiste ! »
Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : « voilà,
Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.
Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.
Il est né d’une Vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu’un limon par les vices noirci ;
J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ;
Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;
O vous tous, je serais bien vite dévoré
Si dans l’obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau
Pour être par les vers dévoré de nouveau ;
Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,
Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,
Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,
Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne
Comme dans le désert le sable et la citerne ;
Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !
Tenu tête dans l’ombre aux Anges effrayants
Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ;
J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;
Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,
Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;
Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie ;
Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,
Et, comme je sentais en moi la vérité,
Je les ai combattus, mais sans être irrité,
Et, pendant le combat je criais : " laissez faire !
Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.
Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !
Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis
Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,
Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,
Ils ne me feraient point reculer ! " C’est ainsi
Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici
Arrivé sur le bord de la tombe profonde,
Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.
Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,
Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,
Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.
Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;
Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua
Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,
Les perles à la mer et les astres à l’ombre,
Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. »
Il ajouta : « Croyez, veillez ; courbez le front.
Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront
Sur le mur qui sépare Eden d’avec l’abîme,
Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;
Presque personne n’est assez pur de péchés
Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,
En priant, que vos corps touchent partout la terre ;
L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère
Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu
A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;
Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;
Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,
Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept cieux,
Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;
Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,
Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;
Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !
Ils auront des souliers de feu dont la chaleur
Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.
La face des élus sera charmante et fière. »
Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.
Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :
« O vivants ! Je répète à tous que voici l’heure
Où je vais me cacher dans une autre demeure ;
Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,
Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,
Et que, si j’ai des torts, on me crache aux visages. »
La foule s’écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.
Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,
Disant : « Mieux vaut payer ici que dans la tombe. »
L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe
En le regardant cet homme auguste, son appui ;
Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,
Et passèrent la nuit, couchés sur une pierre
Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ;
« Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière. »
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
« Qu’il entre. » On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;
Et l’Ange lui dit : « Dieu désire ta présence. »
« Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.
Victor Hugo, le 15 janvier 1858.
Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française.
Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la Chambre des Pairs, correspondance abondante
samedi 5 décembre 2009
RIJAALU XAYBATI
Rijaalou Xaybati (1ére partie)
Louange à DIEU qui s’est réservé la pérennité, qui a voué tout autre que LUI à prendre fin, qui a fait de la mort le sort commun des infidèles et des musulmans, qui a fait du règne de l’autre monde le substitut de la succession habituelle des jours pour Ses créatures qu’il voue au bonheur. Ainsi Dieu -qu’il soit exalté et glorifié- a dit « chacun connaîtra la mort » ; ainsi les êtres rattachés au monde d’ici bas doivent mourir au même titre que ceux rattachés au monde des âmes, nommé Malakout et à celui des Intelligences, nommé Jabarout ; il s’agit dans le premier cas d’Adam et de sa descendance ainsi que tous les animaux. Dans le deuxième cas, il s’agit de ceux du Malakout (le monde supérieur des Ames) qui comprend les Anges et les Djinns. Quant à ceux du Jabarout (le monde des Intelligences), il s’agit de l’élite des Anges, car Dieu –qu’il soit exalté- a dit : « Dieu se choisit des messagers tant parmi les Anges que parmi les hommes ». Cette élite est composée des Chérubins (Anges éperdus d’amour divin), les porteurs du Trône. Ce sont encore les proches de la Sacro-sainte Présence (Hadhrat al Qoudous). Pourtant ces Anges mourront en dépit de leur statut et de leur rapprochement de DIEU qu’il soit exalté. Car cette contiguïté ne peut les soustraire à la mort. Aussi je vais en premier lieu t’entretenir de la mort dans ce monde d’ici-bas. Prête donc attentivement l’oreille pour ce que je vais te rapporter et te décrire. Je vais te rapporter des évènements qui ont eu lieu dans ton pays, sur cette terre du Sénégal que tu foules tous les jours. Les personnages sont des gens qui ont vécu avec tes propres parents s’ils ne sont pas tes parents, par le sang ou par alliance ou tes voisins. J’aurai même pas à remonter des siècles . Ceci est le vécu de personnes réellement connues et dont leurs tombes sont connues de nous tous. Ces personnages ne sont donc pas fictifs et leur vécu ne remonte pas en des temps immémoriaux. Le héros principal de toutes ces histoires est Khadimou Rassoul (sas). La motivation de mon entretien avec toi réside dans le désir d’entretenir ou de faire naître en toi l’amour de Cheikhoul Khadim , cet homme de DIEU à la dimension exceptionnelle dont ALLAH swt qu’il soit exalté nous a fait l’honneur de faire de lui notre compatriote, notre parent par le sang , par le terroir ou par la couleur de peau. Cette peau noire longtemps malmenée et sujet des interprétations les plus irrationnelles. Le fil conducteur demeure la mort, la seule issue d’une vie remplie ou vide, longue ou courte, éprouvée ou apaisée. Je t’apporterai une anecdote sur la force mystique de Sr Ciré Lo et la foi accomplie de Sr Bachirou Cissé, un scribe hors pair originaire de Saint Louis. Saint Louis. Restons y pour évoquer la fin de Cheikh Samba Diarra Mbaye. Visitons l’histoire de Serigne Mbacké Mané qui a vécu à Touba. Je t’entretiendrai sur les dernières heures de Serigne Mouhammadou Lamine Gaye Firdaws, un autre habitant à demeure de Touba. Aussitôt toute notre pensée va à Serigne Darou Hassan, ce grand kumal sur ses relations avec les oiseaux, telle que prédit par Cheikhul Khadim. Nous irons ensuite à Darou Salam avant de faire une escale à Diourbel chez cheikh Affé. A Diourbel nous revivrons les fins de Serigne Madoumbé Mbacké et Serigne Babacar Sarr. Et pour finir nous relaterons la foi inébranlable de Sokhna Fatou Isseu Diop, la mère de sunu Mame Thierno dans son rapport avec la mort d’après les confidences faites par Cheikhoul khadim.
1 Sr Ciré LO est un des grands disciples de Serigne Touba .Il habitait à Sanoussi. Serigne Touba, de retour de son exil du Gabon, a passé tout le mois de Ramadan chez Serigne Ciré à Sanoussi. Ceci peut te montrer la relation privilégiée qui existait entre le maître et son disciple. Des années après le décès de Serigne Ciré, Serigne Touba entretint les talibés au sujet d’un engin que DIEU lui avait offert. En effet au sortir d’une prière assortie d’ une longue prosternation , au salam final Serigne Touba Ra demanda aux disciples présents à propos de la longueur de cette soujood. Il leur répondit que ALLAH , son Seigneur vient de lui gratifier d’un don énorme. En effet lui dit Son Seigneur partout où mourra ton disciple je te permets de pouvoir le rapatrier à Touba. Trouve parmi tes disciples quelqu’un qui pourra conduire l’engin. Serigne Ciré depuis Barzakh éleva sa voix en affirmant qu’il pouvait le manœuvrer. Cela a enchanté Serigne Touba et l’a fait rire. Restons dans ce monde intermédiaire en nous délectant du « hissa »de Serigne Bachirou Cissé fils de Djaakha Cissé.
2 Sr Bachirou Cissé RA : Serigne Touba a un jour ri et dit aussitôt que « Les anges ont demandé à son disciple bachirou Cissé « Qui est ton Seigneur, ton borom, ton Rabb ». Bachirou les engueula en rétorquant « Y’a-t-il un autre Rabb, borom, Seigneur hormis ALLAH swt ? » Les anges paniquèrent et déguerpirent. C’est leur fuite qui m’a fait rire. Je dis quel tawhid. Mais quel maître ? Etant à Diourbel Serigne Touba raconte des faits qui se sont déroulés dans la tombe…Mais revenons sur les bords du fleuve Sénégal et interrogeons la mémoire au sujet des derniers jours de Cheikh Samba Diarra Mbaye.
3 Sr Cheikh Samba Diarra MBAYE
Cheikh Samba Diarra est un des disciples de Serigne Touba qui habitaient Saint Louis. Cheikh Samba Diarra est un des poètes les plus fascinants dans l’univers wolof, ci réewi wolof. Il était aussi un de ses saints difficilement repérables car il vivait comme tout le monde et allait vendre même au marché des légumes. Un jour lors d’une de ses promenades au bord du fleuve Sénégal, il croisa des jeunes filles d’une beauté indescriptible. Il leur demanda l’objet de leur présence sur les lieux. Elles répondirent qu’elles ont été envoyées pour venir accueillir un de leur seigneur , un talibé de Serigne Touba qu’on appelle Cheikh Samba Diarra Mbaye . Il retourna chez lui en abandonnat ses chaussures sur place. Quelque temps après Cheikh Samba Diarra quitta ce monde. Avant de partir il écrit : « ku seduwul man seduna, ku faduwul man faduna ».Et son histoire à vrai dire nous fait penser à celle de Serigne Mbacké Mané.
4 Serigne Mbacké Maané est un des premiers disciples de Serigne Touba. Lors du séjour du Cheikh à Touba Sr Mbacké Mané faisait partie de ses compagnons sur la terre bénie. Un jour en se promenant au bord de l’étang de Mball «(déegu Mball) il croisa des jeunes filles qu’il n’ avait jamais vues. De retour chez Serigne Touba ce dernier lui demanda s’il n’avait rien vu. D’abord il répondit non. Puis se rappella les jeunes filles qu’il avaient rencontrées au bord de l’étang. Et se ravisa. Ahan kañ ah si si Mbacké, j’ai croisé de jeunes filles à l’étang. Serigne Touba le fit savoir que ce sont des filles houris du paradis. Aussitôt il demanda à Serigne Touba d’intercéder qu’il ait la garantie d’avoir des épouses pareilles au paradis en échange de quoi il décide de renoncer aux filles de ce monde. Serigne Touba exauça son vœu. Jusqu’à son décés Serigne Mbacké Maané n’a pas épousé une femme de notre monde.
5 Sr Mouhammadou Laamine Gaye est un parmi les disciples de cheikhul khadim que tout mouride gagnerait à connaître. Tellement il était fascinant au niveau de son caractère. C’est un de ces disciples qui sont restés à Touba et ne l’ont plus jamais quitté. Serigne Touba nous a révélé qu’il n’a pas trouvé sur terre quelqu’un de meilleur que lui. « Fekkul ci suuf ku ko gën ».Il avait demandé à Serigne Touba de prier pour qu’il ne voie jamais un toubaab. Sr Mouhammadou lamine Gaye Firdaws , un jour, était parti à Taif. Sur le chemin du retour, il sentit sa fin proche. Il demanda quelle est la demeure où habite un proche de Cheikhul khadim sur la route. On lui indiqua la maison de Sr Chahid Mbacké. Il descendit de son âne, rentra dans la maisson , renouvella ses ablutions et son âme sainte monta au ciel. C’était au crépuscule. Mais campons nous toujours à Touba et Darou khoudoss en rappellant l’histoire d’un autre des premiers disciples de Cheikhul khadim. Serigne Darou Hassan.
6 Serigne Darou Hassan NDIAYE est un des grands disciples de Cheikhul Khadim. Il fait partie du premier cercle. Des sabihuuna qui ont fait leur pacte d’allégeance à Mbacké kajoor. Il était tellement pieux que Serigne Tuba disait « Etre meilleur que Darou Hassan cela est le fruit d’un bienfait de DIEU mais ce ne sont pas des efforts humains ». Serigne Touba disait celui qui est le guide de Darou Hassan n’a pas intérêt à se retourner car il te dépassera. Mame cheikh Ibra disait un pas de Darou hassan équivaut à une marche de 12 mois pour un homme de DIEU accompli. Quant au sujet de la mort Serigne Touba avait dit à Serigne Darou, «
Darou, avant ta mort tu comprendras le langage des oiseaux. » Un jour Serigne Darou était assis sous un arbre entrain de lire le coran. Bientôt il entendit deux oiseaux juchés sur un arbre en face entrain de gazouiller. L’un des oiseaux disait à l’autre
_Où allons nous dormir ce soir ? Son camarade lui dit
_Ben en face, sur l’arbre sous l’ombre duquel est assis le monsieur qui est en train de lire le coran. Parlant de Serigne Darou. Alors il comprit que son heure était arrivée car comme le lui avait indiqué Serigne Touba, « avant de mourir tu comprendras le langage des oiseaux. » Allahu akbar. Allahu Akbar pour se souvenir de l’appel à la prière mais aussi de l’histoire de l’imam de Diourbel, Cheikh affé et son grand frère Sidy Mokhtar Borom Gawaane.
7 Mame Cheikh Anta Mbacké et Serigne Haafé Mbacké
Serigne Touba avait dit à Mame Cheikh Anta un jour que c’est son petit frère Haafé qui t’accueillera au paradis Ils notèrent ce kashf provenant du maître . En 1941, on fit venir à Darou Salam Serigne Haafé qui habitait à Diourbel pour assister son frère Sidy mokhtar Mame Cheikh Anta qui était très souffrant. Quand Serigne Haafé arriva à Darou Salam, il se rendit compte que son frère ne se relèvera pas de son état. Alors il prit congé et retourna à Diourbel. Le premier acte qu’il posa fit de régler son héritage. As-tu déjà vu un homme qui a procédé au partage de ses biens comme s’il était mort. Ensuite il continua ses actes quotidiens dont principalement la direction des cinq prières à la grande mosquée de Diourbel. Fonction qui lui fut dévolue par Cheikhul Khadim. Un jour lors de la prière de takussan Asr le taya final se prolongea d’une manière inhabituelle. Un des orants se leva et se rapprocha de l’imam Cheikh Affé. Cheikh affé n’était plus de ce monde. Il le coucha sur son côté gauche et procéda au salut final. Un envoyé vint annoncer la nouvelle à Sidy Mokhtar son grand frère. Mame Cheikh Anta leur recommanda d’allerporter la nouvelle à serigne Modou Moustapha qui rapporta serigne Affé à Touba. Le lendemain soit le 10 mai 1941, Mame cheikh Anta rejoignit son frère Affé qui l’accueillit au paradis conformément à la volonté divine révélée par Cheikhul Khadim. De ces rapprochements dans les dates ou les lieux de séjour tombaux, Cheikhul khadim en a révélé une multitude. Pour preuve revisitons l’histoire de Serigne Madoumbé Mbacké.
8 _ Mandoumbé , Mbacké, répondit celui –ci, Bamba léba , Mbacké , répondit celui là.
Serigne Touba en les apostrophant ainsi leur fit savoir que leurs demeures au paradis seront prêtes le même jour. Le jour où Serigne Madoumbé était enterré à Touba on vit juste après l’inhumation un Common Car qui arrivait avec un drapeau blanc en tête. Sur ce drapeau blanc, on avait inscrit in extenso le verset du trône Ayat Kursiyu. Et tout en bas la nouvelle de la mort de Serigne Bamba Léba. Ils furent inhumés le même jour.
9 Serigne Demba Kébé et Serigne Bandji Ndiaye. A leur propos, Cheikhoul khadim avait révélé qu’ils ont des mûrs mitoyens au paradis ; Aujourd’hui leurs deux tombes sont côte à côte ; il y’avait deux soxnas qui se disputaient.
Serigne touba leur fit savoir qu’elles ne devraient jamais en arriver là sachant qu’elles sont voisines au paradis. Longtemps après leur mort , on remarque que leurs tombes même sont juxtaposées. Serigne bi avaitfait la même prédiction entre Serigne Hassan Ndiaye et sr Modou khari Mbacké ;
10 Maam Ceerno Ibrahima serigne bi lui avait dit vis autant que tu voudras.Dixit Cheikh Moussa KA.
11 Serigne Mbaye Sarr serigne bi lui avait dit Mbaye Sarr tu mourras un tamxarit yawm achoora. Il en fut ainsi.
12 Quant à Cheikh Balla Thioro Mbacké, Serigne Touba lui avait dit, Balla tu viendras me rejoindre vingt ans plus tard à Touba. Serigne Touba partit en 1927. En 1947 Serigne Balla Thioro appela Serigne Abdou Rahmane son fils aîné pour lui confier la daara ainsi que les talibés pour aller rejoindre Cheikhoul Khadim.
Nous ne pouvons clôturer cet entretien sans évoquer ensemble le cas le plus connu de nous tous.
_Te rappelles-tu de l’histoire de la mouride Sokhna Fatou Isseu DIOP.
_Sokhna fatou Issa, c’est la mère de Mame Thierno ;
_Exact.
_ Sais-tu que Sokhna fatou Isseu n’a pas son pareil entre Darou et Touba ? Quand Serigne Touba a été exilé, l’administration coloniale a faire courir la rumeur de la mort de Cheikhul khadim en faisant parvenir une lettre à Mame Mor DIARRA. En effet durant les cinq premières années de la déportation du Cheikh au Gabon personne n’ a eu de ses nouvelles. A l’annonce de cette nouvelle terrible Mame Thierno était extrêmement touché. Mame Mor Diarra faisait des va et vient pour savoir quelle action entreprendre pour un parent décédé en terre étrangère entre des mains étrangères hostiles et terroristes. Quand Soxna Faty Isseu demanda à Mame Thierno l’objet des agitations, Mame thierno lui apprit qu’on rapporte que Serigne Touba, son ami et son maître n’est plus de ce monde.
Soxna faty Isseu , d’une voix calme et ferme rétorqua à Mame Thierno
_Et tu y crois toi. Thierno, tu m’as déçu. Cheikhul khadim m’avait fait une promesse. Et il le tiendra.
Un jour Serigne Touba était grippé. Je précise que c’est lors de cette grippe qu’il a écrit Matlabu Chifai ; il m’a demandé de lui préparer une bouillie aux arachides. Quand il la mangea il eut une amélioration . Alors il me demanda de formuler un vœu. Je lui fais savoir que j’ai trop peur de la tombe. Serigne Touba lui demanda si elle sera rassurée si c’est lui-même qui l’introduit dans sa tombe. Elle acquiesça.
_Et moi Faty Isseu je ne suis pas encore morte. Comment peux-tu croire à cela Thierno ? Serigne Touba est en vie, la preuve si ce soir tu l’appelles d’où qu’il soit il te répondra. Ce soir là effectivement on entendit la voix de Mame Thierno et de Serigne Touba.
La suite tu le connais. Soxna Faty Isseu survit à l’exil au Gabon, assista au séjour de Cheikhoul Khadim à Darou Manane . Elle attendit le retour de Cheikhul khadim de la Mauritanie. C’est lors de sa résidence surveillée à Thieyène dans le Jolof que Serigne Touba appela Soxna Fatou Isseu. Elle fit savoir à ses proches que Serigne Touba allait tenir sa promesse. Dieu décréta la mort de Soxna Faty Isseu à Thiéyéne. Lors de l’enterrement c’est Cheikhul khadim lui-même qui a introduit le corps dans la tombe et a demandé à l’assistance de le laisser seule avec Soxna ci dans la tombe. En leur intimant l’ordre de se rapprocher dès qu’il lèvera sa main bénite de DIEU.
Serigne Modou Mamoune NDIAYE
Président Fondateur du Groupe Khassida.com
(extrait de son livre « Mémorial des Saints Mourides »
Louange à DIEU qui s’est réservé la pérennité, qui a voué tout autre que LUI à prendre fin, qui a fait de la mort le sort commun des infidèles et des musulmans, qui a fait du règne de l’autre monde le substitut de la succession habituelle des jours pour Ses créatures qu’il voue au bonheur. Ainsi Dieu -qu’il soit exalté et glorifié- a dit « chacun connaîtra la mort » ; ainsi les êtres rattachés au monde d’ici bas doivent mourir au même titre que ceux rattachés au monde des âmes, nommé Malakout et à celui des Intelligences, nommé Jabarout ; il s’agit dans le premier cas d’Adam et de sa descendance ainsi que tous les animaux. Dans le deuxième cas, il s’agit de ceux du Malakout (le monde supérieur des Ames) qui comprend les Anges et les Djinns. Quant à ceux du Jabarout (le monde des Intelligences), il s’agit de l’élite des Anges, car Dieu –qu’il soit exalté- a dit : « Dieu se choisit des messagers tant parmi les Anges que parmi les hommes ». Cette élite est composée des Chérubins (Anges éperdus d’amour divin), les porteurs du Trône. Ce sont encore les proches de la Sacro-sainte Présence (Hadhrat al Qoudous). Pourtant ces Anges mourront en dépit de leur statut et de leur rapprochement de DIEU qu’il soit exalté. Car cette contiguïté ne peut les soustraire à la mort. Aussi je vais en premier lieu t’entretenir de la mort dans ce monde d’ici-bas. Prête donc attentivement l’oreille pour ce que je vais te rapporter et te décrire. Je vais te rapporter des évènements qui ont eu lieu dans ton pays, sur cette terre du Sénégal que tu foules tous les jours. Les personnages sont des gens qui ont vécu avec tes propres parents s’ils ne sont pas tes parents, par le sang ou par alliance ou tes voisins. J’aurai même pas à remonter des siècles . Ceci est le vécu de personnes réellement connues et dont leurs tombes sont connues de nous tous. Ces personnages ne sont donc pas fictifs et leur vécu ne remonte pas en des temps immémoriaux. Le héros principal de toutes ces histoires est Khadimou Rassoul (sas). La motivation de mon entretien avec toi réside dans le désir d’entretenir ou de faire naître en toi l’amour de Cheikhoul Khadim , cet homme de DIEU à la dimension exceptionnelle dont ALLAH swt qu’il soit exalté nous a fait l’honneur de faire de lui notre compatriote, notre parent par le sang , par le terroir ou par la couleur de peau. Cette peau noire longtemps malmenée et sujet des interprétations les plus irrationnelles. Le fil conducteur demeure la mort, la seule issue d’une vie remplie ou vide, longue ou courte, éprouvée ou apaisée. Je t’apporterai une anecdote sur la force mystique de Sr Ciré Lo et la foi accomplie de Sr Bachirou Cissé, un scribe hors pair originaire de Saint Louis. Saint Louis. Restons y pour évoquer la fin de Cheikh Samba Diarra Mbaye. Visitons l’histoire de Serigne Mbacké Mané qui a vécu à Touba. Je t’entretiendrai sur les dernières heures de Serigne Mouhammadou Lamine Gaye Firdaws, un autre habitant à demeure de Touba. Aussitôt toute notre pensée va à Serigne Darou Hassan, ce grand kumal sur ses relations avec les oiseaux, telle que prédit par Cheikhul Khadim. Nous irons ensuite à Darou Salam avant de faire une escale à Diourbel chez cheikh Affé. A Diourbel nous revivrons les fins de Serigne Madoumbé Mbacké et Serigne Babacar Sarr. Et pour finir nous relaterons la foi inébranlable de Sokhna Fatou Isseu Diop, la mère de sunu Mame Thierno dans son rapport avec la mort d’après les confidences faites par Cheikhoul khadim.
1 Sr Ciré LO est un des grands disciples de Serigne Touba .Il habitait à Sanoussi. Serigne Touba, de retour de son exil du Gabon, a passé tout le mois de Ramadan chez Serigne Ciré à Sanoussi. Ceci peut te montrer la relation privilégiée qui existait entre le maître et son disciple. Des années après le décès de Serigne Ciré, Serigne Touba entretint les talibés au sujet d’un engin que DIEU lui avait offert. En effet au sortir d’une prière assortie d’ une longue prosternation , au salam final Serigne Touba Ra demanda aux disciples présents à propos de la longueur de cette soujood. Il leur répondit que ALLAH , son Seigneur vient de lui gratifier d’un don énorme. En effet lui dit Son Seigneur partout où mourra ton disciple je te permets de pouvoir le rapatrier à Touba. Trouve parmi tes disciples quelqu’un qui pourra conduire l’engin. Serigne Ciré depuis Barzakh éleva sa voix en affirmant qu’il pouvait le manœuvrer. Cela a enchanté Serigne Touba et l’a fait rire. Restons dans ce monde intermédiaire en nous délectant du « hissa »de Serigne Bachirou Cissé fils de Djaakha Cissé.
2 Sr Bachirou Cissé RA : Serigne Touba a un jour ri et dit aussitôt que « Les anges ont demandé à son disciple bachirou Cissé « Qui est ton Seigneur, ton borom, ton Rabb ». Bachirou les engueula en rétorquant « Y’a-t-il un autre Rabb, borom, Seigneur hormis ALLAH swt ? » Les anges paniquèrent et déguerpirent. C’est leur fuite qui m’a fait rire. Je dis quel tawhid. Mais quel maître ? Etant à Diourbel Serigne Touba raconte des faits qui se sont déroulés dans la tombe…Mais revenons sur les bords du fleuve Sénégal et interrogeons la mémoire au sujet des derniers jours de Cheikh Samba Diarra Mbaye.
3 Sr Cheikh Samba Diarra MBAYE
Cheikh Samba Diarra est un des disciples de Serigne Touba qui habitaient Saint Louis. Cheikh Samba Diarra est un des poètes les plus fascinants dans l’univers wolof, ci réewi wolof. Il était aussi un de ses saints difficilement repérables car il vivait comme tout le monde et allait vendre même au marché des légumes. Un jour lors d’une de ses promenades au bord du fleuve Sénégal, il croisa des jeunes filles d’une beauté indescriptible. Il leur demanda l’objet de leur présence sur les lieux. Elles répondirent qu’elles ont été envoyées pour venir accueillir un de leur seigneur , un talibé de Serigne Touba qu’on appelle Cheikh Samba Diarra Mbaye . Il retourna chez lui en abandonnat ses chaussures sur place. Quelque temps après Cheikh Samba Diarra quitta ce monde. Avant de partir il écrit : « ku seduwul man seduna, ku faduwul man faduna ».Et son histoire à vrai dire nous fait penser à celle de Serigne Mbacké Mané.
4 Serigne Mbacké Maané est un des premiers disciples de Serigne Touba. Lors du séjour du Cheikh à Touba Sr Mbacké Mané faisait partie de ses compagnons sur la terre bénie. Un jour en se promenant au bord de l’étang de Mball «(déegu Mball) il croisa des jeunes filles qu’il n’ avait jamais vues. De retour chez Serigne Touba ce dernier lui demanda s’il n’avait rien vu. D’abord il répondit non. Puis se rappella les jeunes filles qu’il avaient rencontrées au bord de l’étang. Et se ravisa. Ahan kañ ah si si Mbacké, j’ai croisé de jeunes filles à l’étang. Serigne Touba le fit savoir que ce sont des filles houris du paradis. Aussitôt il demanda à Serigne Touba d’intercéder qu’il ait la garantie d’avoir des épouses pareilles au paradis en échange de quoi il décide de renoncer aux filles de ce monde. Serigne Touba exauça son vœu. Jusqu’à son décés Serigne Mbacké Maané n’a pas épousé une femme de notre monde.
5 Sr Mouhammadou Laamine Gaye est un parmi les disciples de cheikhul khadim que tout mouride gagnerait à connaître. Tellement il était fascinant au niveau de son caractère. C’est un de ces disciples qui sont restés à Touba et ne l’ont plus jamais quitté. Serigne Touba nous a révélé qu’il n’a pas trouvé sur terre quelqu’un de meilleur que lui. « Fekkul ci suuf ku ko gën ».Il avait demandé à Serigne Touba de prier pour qu’il ne voie jamais un toubaab. Sr Mouhammadou lamine Gaye Firdaws , un jour, était parti à Taif. Sur le chemin du retour, il sentit sa fin proche. Il demanda quelle est la demeure où habite un proche de Cheikhul khadim sur la route. On lui indiqua la maison de Sr Chahid Mbacké. Il descendit de son âne, rentra dans la maisson , renouvella ses ablutions et son âme sainte monta au ciel. C’était au crépuscule. Mais campons nous toujours à Touba et Darou khoudoss en rappellant l’histoire d’un autre des premiers disciples de Cheikhul khadim. Serigne Darou Hassan.
6 Serigne Darou Hassan NDIAYE est un des grands disciples de Cheikhul Khadim. Il fait partie du premier cercle. Des sabihuuna qui ont fait leur pacte d’allégeance à Mbacké kajoor. Il était tellement pieux que Serigne Tuba disait « Etre meilleur que Darou Hassan cela est le fruit d’un bienfait de DIEU mais ce ne sont pas des efforts humains ». Serigne Touba disait celui qui est le guide de Darou Hassan n’a pas intérêt à se retourner car il te dépassera. Mame cheikh Ibra disait un pas de Darou hassan équivaut à une marche de 12 mois pour un homme de DIEU accompli. Quant au sujet de la mort Serigne Touba avait dit à Serigne Darou, «
Darou, avant ta mort tu comprendras le langage des oiseaux. » Un jour Serigne Darou était assis sous un arbre entrain de lire le coran. Bientôt il entendit deux oiseaux juchés sur un arbre en face entrain de gazouiller. L’un des oiseaux disait à l’autre
_Où allons nous dormir ce soir ? Son camarade lui dit
_Ben en face, sur l’arbre sous l’ombre duquel est assis le monsieur qui est en train de lire le coran. Parlant de Serigne Darou. Alors il comprit que son heure était arrivée car comme le lui avait indiqué Serigne Touba, « avant de mourir tu comprendras le langage des oiseaux. » Allahu akbar. Allahu Akbar pour se souvenir de l’appel à la prière mais aussi de l’histoire de l’imam de Diourbel, Cheikh affé et son grand frère Sidy Mokhtar Borom Gawaane.
7 Mame Cheikh Anta Mbacké et Serigne Haafé Mbacké
Serigne Touba avait dit à Mame Cheikh Anta un jour que c’est son petit frère Haafé qui t’accueillera au paradis Ils notèrent ce kashf provenant du maître . En 1941, on fit venir à Darou Salam Serigne Haafé qui habitait à Diourbel pour assister son frère Sidy mokhtar Mame Cheikh Anta qui était très souffrant. Quand Serigne Haafé arriva à Darou Salam, il se rendit compte que son frère ne se relèvera pas de son état. Alors il prit congé et retourna à Diourbel. Le premier acte qu’il posa fit de régler son héritage. As-tu déjà vu un homme qui a procédé au partage de ses biens comme s’il était mort. Ensuite il continua ses actes quotidiens dont principalement la direction des cinq prières à la grande mosquée de Diourbel. Fonction qui lui fut dévolue par Cheikhul Khadim. Un jour lors de la prière de takussan Asr le taya final se prolongea d’une manière inhabituelle. Un des orants se leva et se rapprocha de l’imam Cheikh Affé. Cheikh affé n’était plus de ce monde. Il le coucha sur son côté gauche et procéda au salut final. Un envoyé vint annoncer la nouvelle à Sidy Mokhtar son grand frère. Mame Cheikh Anta leur recommanda d’allerporter la nouvelle à serigne Modou Moustapha qui rapporta serigne Affé à Touba. Le lendemain soit le 10 mai 1941, Mame cheikh Anta rejoignit son frère Affé qui l’accueillit au paradis conformément à la volonté divine révélée par Cheikhul Khadim. De ces rapprochements dans les dates ou les lieux de séjour tombaux, Cheikhul khadim en a révélé une multitude. Pour preuve revisitons l’histoire de Serigne Madoumbé Mbacké.
8 _ Mandoumbé , Mbacké, répondit celui –ci, Bamba léba , Mbacké , répondit celui là.
Serigne Touba en les apostrophant ainsi leur fit savoir que leurs demeures au paradis seront prêtes le même jour. Le jour où Serigne Madoumbé était enterré à Touba on vit juste après l’inhumation un Common Car qui arrivait avec un drapeau blanc en tête. Sur ce drapeau blanc, on avait inscrit in extenso le verset du trône Ayat Kursiyu. Et tout en bas la nouvelle de la mort de Serigne Bamba Léba. Ils furent inhumés le même jour.
9 Serigne Demba Kébé et Serigne Bandji Ndiaye. A leur propos, Cheikhoul khadim avait révélé qu’ils ont des mûrs mitoyens au paradis ; Aujourd’hui leurs deux tombes sont côte à côte ; il y’avait deux soxnas qui se disputaient.
Serigne touba leur fit savoir qu’elles ne devraient jamais en arriver là sachant qu’elles sont voisines au paradis. Longtemps après leur mort , on remarque que leurs tombes même sont juxtaposées. Serigne bi avaitfait la même prédiction entre Serigne Hassan Ndiaye et sr Modou khari Mbacké ;
10 Maam Ceerno Ibrahima serigne bi lui avait dit vis autant que tu voudras.Dixit Cheikh Moussa KA.
11 Serigne Mbaye Sarr serigne bi lui avait dit Mbaye Sarr tu mourras un tamxarit yawm achoora. Il en fut ainsi.
12 Quant à Cheikh Balla Thioro Mbacké, Serigne Touba lui avait dit, Balla tu viendras me rejoindre vingt ans plus tard à Touba. Serigne Touba partit en 1927. En 1947 Serigne Balla Thioro appela Serigne Abdou Rahmane son fils aîné pour lui confier la daara ainsi que les talibés pour aller rejoindre Cheikhoul Khadim.
Nous ne pouvons clôturer cet entretien sans évoquer ensemble le cas le plus connu de nous tous.
_Te rappelles-tu de l’histoire de la mouride Sokhna Fatou Isseu DIOP.
_Sokhna fatou Issa, c’est la mère de Mame Thierno ;
_Exact.
_ Sais-tu que Sokhna fatou Isseu n’a pas son pareil entre Darou et Touba ? Quand Serigne Touba a été exilé, l’administration coloniale a faire courir la rumeur de la mort de Cheikhul khadim en faisant parvenir une lettre à Mame Mor DIARRA. En effet durant les cinq premières années de la déportation du Cheikh au Gabon personne n’ a eu de ses nouvelles. A l’annonce de cette nouvelle terrible Mame Thierno était extrêmement touché. Mame Mor Diarra faisait des va et vient pour savoir quelle action entreprendre pour un parent décédé en terre étrangère entre des mains étrangères hostiles et terroristes. Quand Soxna Faty Isseu demanda à Mame Thierno l’objet des agitations, Mame thierno lui apprit qu’on rapporte que Serigne Touba, son ami et son maître n’est plus de ce monde.
Soxna faty Isseu , d’une voix calme et ferme rétorqua à Mame Thierno
_Et tu y crois toi. Thierno, tu m’as déçu. Cheikhul khadim m’avait fait une promesse. Et il le tiendra.
Un jour Serigne Touba était grippé. Je précise que c’est lors de cette grippe qu’il a écrit Matlabu Chifai ; il m’a demandé de lui préparer une bouillie aux arachides. Quand il la mangea il eut une amélioration . Alors il me demanda de formuler un vœu. Je lui fais savoir que j’ai trop peur de la tombe. Serigne Touba lui demanda si elle sera rassurée si c’est lui-même qui l’introduit dans sa tombe. Elle acquiesça.
_Et moi Faty Isseu je ne suis pas encore morte. Comment peux-tu croire à cela Thierno ? Serigne Touba est en vie, la preuve si ce soir tu l’appelles d’où qu’il soit il te répondra. Ce soir là effectivement on entendit la voix de Mame Thierno et de Serigne Touba.
La suite tu le connais. Soxna Faty Isseu survit à l’exil au Gabon, assista au séjour de Cheikhoul Khadim à Darou Manane . Elle attendit le retour de Cheikhul khadim de la Mauritanie. C’est lors de sa résidence surveillée à Thieyène dans le Jolof que Serigne Touba appela Soxna Fatou Isseu. Elle fit savoir à ses proches que Serigne Touba allait tenir sa promesse. Dieu décréta la mort de Soxna Faty Isseu à Thiéyéne. Lors de l’enterrement c’est Cheikhul khadim lui-même qui a introduit le corps dans la tombe et a demandé à l’assistance de le laisser seule avec Soxna ci dans la tombe. En leur intimant l’ordre de se rapprocher dès qu’il lèvera sa main bénite de DIEU.
Serigne Modou Mamoune NDIAYE
Président Fondateur du Groupe Khassida.com
(extrait de son livre « Mémorial des Saints Mourides »
Libellés :
khadimou Rassoul,
la mort,
serigne touba,
touba
dimanche 22 novembre 2009
De L'interprétation Des Khasaides
HOMMAGE AUX INTERPRETES DE KHASSAIDES
Aujourd’hui nous ne parlerons par des khassaides écrits par le Cheikh, nous sommes par ailleurs incapables de vous les traduire. Nous n’allons pas évoquer les contextes particuliers à chaque khassaide ni des vertus liées ou prétées à tel ou tel khassida. Contentons nous de parler des interprètes des khassayites appelés ordinairement les chanteurs de khassaides et leur forme d’expression.Nous avons divisé notre repertoire de khassayides en 3 parties :
Le janggum awwu ou le socle, le kurël ou le niveau de référence et le rajaz ou le niveau expert.
1.Le janggum awwu
Le janggum awu est le socle en matière de chants de khassayides. C’est la base car la chœur peut se contenter d’un seul vers qu’il répète inlassablement tandis que le chanteur principal appellé ‘jang kat bi’ visite tous les autres vers. C’est la forme de chant la plus populaire. Elle a des vertus pédagogiques indiscutables. Combien de talibés ont connu des khassayides dès leur plus jeune âge alors qu’ils ne savaient pas encore lire les textes en arabe grâce à ce type de prestation. Il a une autre particularité qui est le ‘beurkheule’. Certains membres du groupe autorisés par le chanteur principal ajoute des phrases, des formules de remerciement à destination de certains cheikhs entre deux vers déclamés par le chanteur qui ,en ce moment là, officie tout seul.
Le pionnier en matière de jangum awwu est Baye Cheikh Fall KHATTABA. Sa voix rauque et puissante berce encore le cœur des mourides qui l’écoutaient dans les années 40 et 50. Baye cheikh Fall khattaba a vu Serigne Touba. A ses débuts quand il chantait les gens en rigolaient. Il a été voir Serigne Touba et lui a demandé de prier pour lui. Nous avons ses chants enregistrés dans les années 50 alors qu’il était déjà vieux. Son fils spirituel est Serigne Matar MBAYE. D’ailleurs dans ses dernières prestations , il faisait juste les ouvertures pour Serigne Matar Mbaye. En écoutant ce dernier on sait qu’il a reçu en héritage toute l’énergie et les vertus attachées au style de Baye Cheikh.
Les premiers mourides arrivés dans les grandes villes du Sénégal dans les années 50 ne jurent par contre que par Serigne CHEIKH LO. Son chakkawtou, son roumna chakkour et son rabboune karimine restent gravés dans le cœur de tous les mourides morts ou vivants. Cheikh LO était un homme élancé, de teint clair avec des lunettes noires au visage. Il nous a quitté en 1964. Que le mouride qui passe à l’hôpital Aristide Le Dantec ait une pensée pieuse pour ce grand chanteur décédé à la salle Laennec. Le jour de son enterrement que des larmes ont coulé . Serigne Fallou Mbacké lui-même lui a donné une couverture venant de Serigne Touba. Serigne Mbacké Madinah s’est mis devant sa maison, fait exceptionel, pour accueillir le convoi funèbre. L’ORTS diffusait en direct ses chants sur tout le Sénégal.
ON ne pourra pourtant plus parler de janggum awwu sans parler de Serigne Modou SAMB. Appelé à ses débuts le chanteur de kaolack, il fut découvert publiquement en 1963. Il est venu juste à point nommé alors que les mourides étaient orphelins de cheikh Lô . Aveugle de naissance, il connaissait les khassayides par cœur dés son plus jeune âge. Il chantait avec une telle passion et une telle précision que lors de ses prestations on pouvait se retrouver avec un auditoire drapé dans un silence palpable . Son mawaahibou est à visiter. Un des vers de ce khassida lui avait inspiré un éclat de rire devenu un xakataaye anthologique. C’était yakfif tidaaha . Son chakkawtou est devenu un classique dans tout le baol. De taille moyenne, teint noir avec des lunettes de la même couleur, il a popularisé le bonnet noir, mbaxané thiourrou thiarra (pompon). Ses chants commençaient vers 22 heures . Et à l’aube on pouvait savourer son appel à la prière . Il nous a quitté brusquement en 1976. En revenant de Saint Louis où il avait chanté la veille, leur voiture a fait un accident au fameux rond point de BATA à Bargny. Lors de ses funérailles tous ses fils spirituels restaient bloqués quand ils arrivaient sur l’éclat de rire inspiré par le khassida mawaahibou et finissait en sanglots. Alors un autre reprenait. Serigne ousseynou Thiam renonça. Serigne mory Séne ne put aller plus loin. Ce jour là seul Fallou NDIAYE put terminer son mawaahibou. Il est devenu le digne successeur de Modou Samb. D’ailleurs il fut repéré très tôt par le maître. Il a repris le même style . Il n’a pas oublié le bonnet noir, les lunettes teintées et la bague que Modou Samb tournait et retournait quand il chantait ‘lam yabdou’. Aujourd’hui Fallou Ndiaye perpétue cette habitude de son maître. Fallou NDIAYE est aussi un grand chanteur individuel. Dans ce domaine son mâitre est Serigne WADE. Ils ont d’ailleurs le même cheikh, Serigne Mbacké Madina.
En matière de jangum awwu, il est indispensable de découvrir Serigne Ibra Kane, Serigne NDIAGA DIEYE, Serigne Mory Sène, Aladji Gamou, Baye Ablaye Niang de Saint Louis, Baye Saliou Thiam de Mbacké, Baye Saliou Thiam de Ndiarème, Serigne Abdou Khadre Sèye neveu de serigne ibra bouba Fall et, disciple de Serigne Massamba Mbacké le Maître d’œuvre du kurêl.
2.Le Kurêl ou la référence
Le kurël est notre deuxième rubrique. Certains l’appellent mawloud en souvenir des prestations de khassayides lors de la célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mouhammad sas, le Gamou. Le kurël c’est le chant en chœur avec un leader (debbé kate –celui qui donne le ton) pour changer de mélodies ou de khassida, élever le niveau ou baisser celui-ci (Riim, xajji, yêkkêtti wala Samp.. Ou faire des ondulations vocales. Le niveau peut être classé comme la référence en matière de prestations de khassaides. C’est des chants de très bonne facture avec des richesses inépuisables tant au niveau des mélodies que des signes sans parler de la solidarité entre les membres du groupe et de la spécialisation des membres tant aux débuts de chaque vers qu’à la terminaison qui doit être soignée. Le pionnier est incontestablement Serigne Massamba Mbacké. Le premier chef de son kurël était Serigne Ibra Bouba Fall jusqu’en 1907. Rendons hommage à ses premiers compagnons, Serigne Modou Kane Dia, Serigne Allé sylla, Serigne Cheikh NDAO frère de Serigne Diadji NDAO disciple de Serigne Touba et père de Serigne Youssou NDAO , Serigne Ibra Samb, Serigne Saer Diop, Serigne Mactar Dieng, Serigne Modou Samba BALLA , Serigne Moussa Diagne. Quant à Serigne Mahib Gueye il a appris Dieuzebou, Moukhadimate et Mawaahibou par cœur auprès de Serigne Ibra bouba Fall. Et a commencé à chanter en 1912 quand ils sont arrivés à Diourbel. Rappellons que le kurël de Serigne Massamba chantait debout, les kalas autour de la taille devant Serigne Touba. Nous vous présentons dans le site le kurël dirigé par Serigne Mahib Gueye et dont les membres sont Serigne Youssou Ndao, Serigne Mbacké Fall, Serigne Mbacké Diagne, Serigne Abdou Bousso, Serigne Ousmane Dieng, Serigne Alioune Diop et Serigne Cheikh Gueye fils de Serigne Mahib Gueye. Cette forme d’interprétation a été suivie par le kurël de Darou Moukhty. Dans les années 60 est née le kurël de baye Mbaye Niang appellé le kurël de « wakeur Serigne abdoul ahad Mbacké à cause de leur attachement au service du khalif cheikh Abdoul Ahad Mbacké. Nous n’oublierons pas les centaines de kurël formés dans les daaras de serigne Saliou Mbacké avec toutes les catégories d’âge. Aujourd’hui les dignes continuateurs de ses kurëls sont le conservatoire de la daara hizbut tarqiyah avec un professionnalisme et une ambition perfectionniste admirables. Nous avons aussi le conservatoire de hizbut tarqiyah darou khoudoss , le kourelou cheikhoul khadim mafitahul bichri pikine rue 10, le kurël Ahlul Minan, le kurël de l’université Cheikh Anta Diop Majmooha Noreyni, celui de l’université de Saint Louis, Mafaatihul Bichri. Enfin il est de tradition de voir les grands prestataires de Kurêl faire des présentations individuelles. C’est le « Rajaz. »
3. Le RAJAZ ou chant de l’expert
Au sens propre, le « Rajaz » est une métrique, une des multiples versifications de la langue arabe. C’est une métrique ‘bakhrou’ en arabe très rythmée avec une musicalité exceptionnelle. Serigne touba l’a beaucoup utilisé dans ses panégyriques. Des khassayides comme jawartou, jaalibatoul marakhib, ont été composés en rajaz. Populairement quand une personne chante toute seule on dit qu’il fait du rajaz ‘dafay rajaz’ . C’est un emprunt. Quant aux anciens quand une personne faisait une prestation individuelle, ils disaient ‘dafay danguinou’. Cette précision m’a été faite par serigne moumamadou mahmoud Niang, notre ami et maître. Le Rajass C’est le niveau expert. Le chanteur est une étoile inspirée par les khassayides et à son tour il inspire les chanteurs novices et forme le repertoire où puisent les différents groupes pour les chants du conservatoire.
Nous avons une illustration avec Serigne Mahib Gueye, jawrigne du grand conservatoire de Serigne Massamba. Il a chanté individuellement d’autres mélodies que Dieu lui a inspirées. Parmi ces étoiles inspirées et inspiratrices, nous rendons hommage à Serigne Alioune Fall , le prototype du chanteur individuel. Serigne Moustapha Sy fils de serigne Malick Bassine Sy un des cheikhs que Serigne touba avait envoyé au Saloum. Serigne Alioune Fall comme Serigne Moustapha sy faisaient le bonheur des mourides en chantant depuis la grande mosquée sacrée de TOUBA. On se rappelle des walakhad karamna de Serigne Moustapha Sy tous les vendredi entre les deux appels à la prière à la grande mosquée de Touba. Rendons hommage aussi à Serigne Mbaye Diop tant affectionné par Serigne abdoul ahad Mbacké. Aveugle de naissance il était tellement aimé par serigne Abdoul Ahad qu’après son décés, Serigne Abdoul Ahad a repris sa mélodie avec le khassida moukhadimat. Nous n’oublierons pas Serigne Aladji Cissé, disciple de serigne bassirou Mbacké aux mélodies réclamées par Serigne Saliou Mbacké longtemps après son décès. Serigne Moustapha Diop est devenu un pilier incontournable. Si vous voulez le voir, l’entendre allez au mausolée de Serigne Fallou Mbacké où il pointe tous les jours. Quant à Serigne Moustapha Kébé, ses airs sont un défi pour tous les conservatoires contemporains.
Retenons notre plume de peur de nous noyer dans cet océan de bienfaits que constituent les formes d’interprétations des khassayides en demandant à Dieu d’accorder son agrément à tous les disciples de Serigne Touba et qu’Il ne cesse de nous inspirer et de nous guider. AAmin.
Votre fidèle serviteur Serigne Modou Mamoune NDIAYE. Membre Fondateur du groupe khassida.com
Aujourd’hui nous ne parlerons par des khassaides écrits par le Cheikh, nous sommes par ailleurs incapables de vous les traduire. Nous n’allons pas évoquer les contextes particuliers à chaque khassaide ni des vertus liées ou prétées à tel ou tel khassida. Contentons nous de parler des interprètes des khassayites appelés ordinairement les chanteurs de khassaides et leur forme d’expression.Nous avons divisé notre repertoire de khassayides en 3 parties :
Le janggum awwu ou le socle, le kurël ou le niveau de référence et le rajaz ou le niveau expert.
1.Le janggum awwu
Le janggum awu est le socle en matière de chants de khassayides. C’est la base car la chœur peut se contenter d’un seul vers qu’il répète inlassablement tandis que le chanteur principal appellé ‘jang kat bi’ visite tous les autres vers. C’est la forme de chant la plus populaire. Elle a des vertus pédagogiques indiscutables. Combien de talibés ont connu des khassayides dès leur plus jeune âge alors qu’ils ne savaient pas encore lire les textes en arabe grâce à ce type de prestation. Il a une autre particularité qui est le ‘beurkheule’. Certains membres du groupe autorisés par le chanteur principal ajoute des phrases, des formules de remerciement à destination de certains cheikhs entre deux vers déclamés par le chanteur qui ,en ce moment là, officie tout seul.
Le pionnier en matière de jangum awwu est Baye Cheikh Fall KHATTABA. Sa voix rauque et puissante berce encore le cœur des mourides qui l’écoutaient dans les années 40 et 50. Baye cheikh Fall khattaba a vu Serigne Touba. A ses débuts quand il chantait les gens en rigolaient. Il a été voir Serigne Touba et lui a demandé de prier pour lui. Nous avons ses chants enregistrés dans les années 50 alors qu’il était déjà vieux. Son fils spirituel est Serigne Matar MBAYE. D’ailleurs dans ses dernières prestations , il faisait juste les ouvertures pour Serigne Matar Mbaye. En écoutant ce dernier on sait qu’il a reçu en héritage toute l’énergie et les vertus attachées au style de Baye Cheikh.
Les premiers mourides arrivés dans les grandes villes du Sénégal dans les années 50 ne jurent par contre que par Serigne CHEIKH LO. Son chakkawtou, son roumna chakkour et son rabboune karimine restent gravés dans le cœur de tous les mourides morts ou vivants. Cheikh LO était un homme élancé, de teint clair avec des lunettes noires au visage. Il nous a quitté en 1964. Que le mouride qui passe à l’hôpital Aristide Le Dantec ait une pensée pieuse pour ce grand chanteur décédé à la salle Laennec. Le jour de son enterrement que des larmes ont coulé . Serigne Fallou Mbacké lui-même lui a donné une couverture venant de Serigne Touba. Serigne Mbacké Madinah s’est mis devant sa maison, fait exceptionel, pour accueillir le convoi funèbre. L’ORTS diffusait en direct ses chants sur tout le Sénégal.
ON ne pourra pourtant plus parler de janggum awwu sans parler de Serigne Modou SAMB. Appelé à ses débuts le chanteur de kaolack, il fut découvert publiquement en 1963. Il est venu juste à point nommé alors que les mourides étaient orphelins de cheikh Lô . Aveugle de naissance, il connaissait les khassayides par cœur dés son plus jeune âge. Il chantait avec une telle passion et une telle précision que lors de ses prestations on pouvait se retrouver avec un auditoire drapé dans un silence palpable . Son mawaahibou est à visiter. Un des vers de ce khassida lui avait inspiré un éclat de rire devenu un xakataaye anthologique. C’était yakfif tidaaha . Son chakkawtou est devenu un classique dans tout le baol. De taille moyenne, teint noir avec des lunettes de la même couleur, il a popularisé le bonnet noir, mbaxané thiourrou thiarra (pompon). Ses chants commençaient vers 22 heures . Et à l’aube on pouvait savourer son appel à la prière . Il nous a quitté brusquement en 1976. En revenant de Saint Louis où il avait chanté la veille, leur voiture a fait un accident au fameux rond point de BATA à Bargny. Lors de ses funérailles tous ses fils spirituels restaient bloqués quand ils arrivaient sur l’éclat de rire inspiré par le khassida mawaahibou et finissait en sanglots. Alors un autre reprenait. Serigne ousseynou Thiam renonça. Serigne mory Séne ne put aller plus loin. Ce jour là seul Fallou NDIAYE put terminer son mawaahibou. Il est devenu le digne successeur de Modou Samb. D’ailleurs il fut repéré très tôt par le maître. Il a repris le même style . Il n’a pas oublié le bonnet noir, les lunettes teintées et la bague que Modou Samb tournait et retournait quand il chantait ‘lam yabdou’. Aujourd’hui Fallou Ndiaye perpétue cette habitude de son maître. Fallou NDIAYE est aussi un grand chanteur individuel. Dans ce domaine son mâitre est Serigne WADE. Ils ont d’ailleurs le même cheikh, Serigne Mbacké Madina.
En matière de jangum awwu, il est indispensable de découvrir Serigne Ibra Kane, Serigne NDIAGA DIEYE, Serigne Mory Sène, Aladji Gamou, Baye Ablaye Niang de Saint Louis, Baye Saliou Thiam de Mbacké, Baye Saliou Thiam de Ndiarème, Serigne Abdou Khadre Sèye neveu de serigne ibra bouba Fall et, disciple de Serigne Massamba Mbacké le Maître d’œuvre du kurêl.
2.Le Kurêl ou la référence
Le kurël est notre deuxième rubrique. Certains l’appellent mawloud en souvenir des prestations de khassayides lors de la célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mouhammad sas, le Gamou. Le kurël c’est le chant en chœur avec un leader (debbé kate –celui qui donne le ton) pour changer de mélodies ou de khassida, élever le niveau ou baisser celui-ci (Riim, xajji, yêkkêtti wala Samp.. Ou faire des ondulations vocales. Le niveau peut être classé comme la référence en matière de prestations de khassaides. C’est des chants de très bonne facture avec des richesses inépuisables tant au niveau des mélodies que des signes sans parler de la solidarité entre les membres du groupe et de la spécialisation des membres tant aux débuts de chaque vers qu’à la terminaison qui doit être soignée. Le pionnier est incontestablement Serigne Massamba Mbacké. Le premier chef de son kurël était Serigne Ibra Bouba Fall jusqu’en 1907. Rendons hommage à ses premiers compagnons, Serigne Modou Kane Dia, Serigne Allé sylla, Serigne Cheikh NDAO frère de Serigne Diadji NDAO disciple de Serigne Touba et père de Serigne Youssou NDAO , Serigne Ibra Samb, Serigne Saer Diop, Serigne Mactar Dieng, Serigne Modou Samba BALLA , Serigne Moussa Diagne. Quant à Serigne Mahib Gueye il a appris Dieuzebou, Moukhadimate et Mawaahibou par cœur auprès de Serigne Ibra bouba Fall. Et a commencé à chanter en 1912 quand ils sont arrivés à Diourbel. Rappellons que le kurël de Serigne Massamba chantait debout, les kalas autour de la taille devant Serigne Touba. Nous vous présentons dans le site le kurël dirigé par Serigne Mahib Gueye et dont les membres sont Serigne Youssou Ndao, Serigne Mbacké Fall, Serigne Mbacké Diagne, Serigne Abdou Bousso, Serigne Ousmane Dieng, Serigne Alioune Diop et Serigne Cheikh Gueye fils de Serigne Mahib Gueye. Cette forme d’interprétation a été suivie par le kurël de Darou Moukhty. Dans les années 60 est née le kurël de baye Mbaye Niang appellé le kurël de « wakeur Serigne abdoul ahad Mbacké à cause de leur attachement au service du khalif cheikh Abdoul Ahad Mbacké. Nous n’oublierons pas les centaines de kurël formés dans les daaras de serigne Saliou Mbacké avec toutes les catégories d’âge. Aujourd’hui les dignes continuateurs de ses kurëls sont le conservatoire de la daara hizbut tarqiyah avec un professionnalisme et une ambition perfectionniste admirables. Nous avons aussi le conservatoire de hizbut tarqiyah darou khoudoss , le kourelou cheikhoul khadim mafitahul bichri pikine rue 10, le kurël Ahlul Minan, le kurël de l’université Cheikh Anta Diop Majmooha Noreyni, celui de l’université de Saint Louis, Mafaatihul Bichri. Enfin il est de tradition de voir les grands prestataires de Kurêl faire des présentations individuelles. C’est le « Rajaz. »
3. Le RAJAZ ou chant de l’expert
Au sens propre, le « Rajaz » est une métrique, une des multiples versifications de la langue arabe. C’est une métrique ‘bakhrou’ en arabe très rythmée avec une musicalité exceptionnelle. Serigne touba l’a beaucoup utilisé dans ses panégyriques. Des khassayides comme jawartou, jaalibatoul marakhib, ont été composés en rajaz. Populairement quand une personne chante toute seule on dit qu’il fait du rajaz ‘dafay rajaz’ . C’est un emprunt. Quant aux anciens quand une personne faisait une prestation individuelle, ils disaient ‘dafay danguinou’. Cette précision m’a été faite par serigne moumamadou mahmoud Niang, notre ami et maître. Le Rajass C’est le niveau expert. Le chanteur est une étoile inspirée par les khassayides et à son tour il inspire les chanteurs novices et forme le repertoire où puisent les différents groupes pour les chants du conservatoire.
Nous avons une illustration avec Serigne Mahib Gueye, jawrigne du grand conservatoire de Serigne Massamba. Il a chanté individuellement d’autres mélodies que Dieu lui a inspirées. Parmi ces étoiles inspirées et inspiratrices, nous rendons hommage à Serigne Alioune Fall , le prototype du chanteur individuel. Serigne Moustapha Sy fils de serigne Malick Bassine Sy un des cheikhs que Serigne touba avait envoyé au Saloum. Serigne Alioune Fall comme Serigne Moustapha sy faisaient le bonheur des mourides en chantant depuis la grande mosquée sacrée de TOUBA. On se rappelle des walakhad karamna de Serigne Moustapha Sy tous les vendredi entre les deux appels à la prière à la grande mosquée de Touba. Rendons hommage aussi à Serigne Mbaye Diop tant affectionné par Serigne abdoul ahad Mbacké. Aveugle de naissance il était tellement aimé par serigne Abdoul Ahad qu’après son décés, Serigne Abdoul Ahad a repris sa mélodie avec le khassida moukhadimat. Nous n’oublierons pas Serigne Aladji Cissé, disciple de serigne bassirou Mbacké aux mélodies réclamées par Serigne Saliou Mbacké longtemps après son décès. Serigne Moustapha Diop est devenu un pilier incontournable. Si vous voulez le voir, l’entendre allez au mausolée de Serigne Fallou Mbacké où il pointe tous les jours. Quant à Serigne Moustapha Kébé, ses airs sont un défi pour tous les conservatoires contemporains.
Retenons notre plume de peur de nous noyer dans cet océan de bienfaits que constituent les formes d’interprétations des khassayides en demandant à Dieu d’accorder son agrément à tous les disciples de Serigne Touba et qu’Il ne cesse de nous inspirer et de nous guider. AAmin.
Votre fidèle serviteur Serigne Modou Mamoune NDIAYE. Membre Fondateur du groupe khassida.com
samedi 7 novembre 2009
Le Langage Mouride Ou Le Tawhid Incarné
Même si les mourides parlent plusieurs langues, ils ont un langage imprégné par le tawhid, la science qui enseigne l'unicité de DIEU, le Créateur de l'univers. Le langage mouride est doux et succulent, mais extrêmement dense et grave. Il est appel et rappel, souvenir et exortation. Il se situe au commencement et prépare la fin. C'est le tawhid incarné dans le verbe et par le verbe. La crainte divine transportant la parole. Ceci grâce aux enseignements de Serigne Touba, khadimou Rassoul. Cet homme dont chaque inspiration et chaque expiration exaltaient la crainte de DIEU et l'espérance en même temps. J'en rapporte comme illustration la dernière rencontre de Cheikh Chouhaibou Mbacké avec son vénéré père et Maître Serigne Touba. Cet entretien m'a été relaté par Serigne Modou Mahmoud Niang, mon maître et ami. C'était un samedi après la prière de Tisbar à Touba. Comme d'habitude Serigne Modu Mahmoud était assis au milieu de son lit habillé d'un boubou baxa, bleu indigo avec un kaala, un turban blanc le regard plein de compassion. Ce qui apparaissait de son corps en l'occurence son visage était couvert par une couleur noire éclatant de brillance. Un noir nature. Qui était relevé par une belle rangée de dents blanches qui n'apparaissaient que pour me mettre en confiance et me témoignaient de tout l'amour que Serigne Mahmoud me portait. A peine assis avec mes amis Farba et Oumar, Elimane, un de ses fils arrivait avec un thermostat de café et des tasses. Au moment du service, Cheikh Mahmoud qui s'entretenait avec moi apostropha Elimane en ces termes
-Dis toujours bismilah au nom de DIEU avant de servir.
Devinant notre soif d'anecdotes due à son statut de compagnon et confident de la plupart des fils de Cheikh Ahmadou Bamba il s'adressa à nous.
_ La scène que je vais vous raconter c'est Serigne Souhaibou (un fils de serigne touba) lui même qui me l'a raconté.
-Alors qu'il était élève et élevé par Serigne Hamsatou Dakhaté son oncle, un jour,ils sont partis voir Serigne TOUBA à Njaareem, Diourbel. Dés qu'ils furent arrivés dans la pièce Serigne Souhaibou fut tout d'abord surpris par l'attitude de son maître Serigne Hamsatou. Celui ci était déjà à terre, le bonnet retiré dans une position tellement respectueuse. Serigne Souhaibou se dit dans sa tête "ndekete sama serigne amna serigne".Ce jour là Serigne Touba leur servit du café en disant à serigne hamsatou de formuler des voeux. Il lui répondit
"MBACKé, tu es le mieux placé pour formuler des voeux pour moi". "Mbacké yow mi mënë fass, fassal ma". Le cheikh lui dit j'ai demandé pour toi l'obtention des dons du coran ainsi que sa baraka de même que de la teranga. Tous les contemporans de Serigne Hamsatou savent que ce dernier a vu exaucer tous ses voeux. Lui qui était haafizul quraane, il connaissait le coran par coeur et l'a enseigné à des milliers de personnes à travers sa personne et les élèves qu'il a formés et qui sont devenus à leur tour des professseurs. Voici la barakat. Quant à téranga il l'avait aussi car des dons affluaient de partout en se dirigeant vers sa maison. C'est ce jour là que Serigne Touba avait recommandé à Serigne Sohaibou de toujours dire Bismilah avant d'entreprendre quoi que ce soit dans la vie de tous les jours. Car Serigne Touba lui avait demandé un certain nombre de tâches et à chaque fois il lui disait, « Souhaibou il faut toujours commencer par dire bismilah. » Serigne Souhaibou rapporta à Serigne Modou Mahmoud que ce qui l'avait le plus marqué c'est la constance de la basmallah dans la bouche de Serigne Touba. Car c'est lui qui avait préparé le café et le servait. A chaque fois qu'il prenait une tasse il disait bismilah, quand il versait le café il disait bismilah et quand il te tendait la tasse il disait bismilah.Serigne Souhaibou fut encore plus impressionné quand le muezzin appela à la prière. Car à peine a-t-il entendu l'appel que Serigne Touba se mit debout et attrapa son kala turban qu'il mit autour de sa tête et disparut tout en récitant le coran. "Serigne Souhaibou", me dit Serigne Modou Mahmoud Niang , m' a dit que c'est la dernière image qu'il a gardée de son père Cheikhul khadim.Oui, "dés quil entendit l'appel du muezzin, il se leva précipitamment ,prit son kaala et tout en récitant le coran disparut de leur vue...Ce que je voudrais souligner c'était cette pésence constante de DIEU dans les actes du Cheikh qui disait aux colons " Ramenez -moi là où DIEU n'est pas." Autrement, vous ne pourrez rien contre ma personne ou ma foi car wallahu yu daafihu hanil lëzina aamanu, DIEU est le défenseur des croyants.
Cette foi inébranlable , le maître l'a transmis au disciple mouride. Rappelons nous de son lieutenant Mame Thierno Ibrahim qui répondait invariablement par "Alhamdulilah" quelle que soit la teneur des nouvelles, bonnes ou mauvaises. « Le sommet de la sagesse est la crainte de DIEU ». Tout musulman connaît cette sentence. Quant au mouride il le vit à travers son verbe avant d’entrer en action.
Quotidiennement le mouride qui mange ne va pas dire "je mange", il dit "maangui xéewlu" c'est à dire je suis entrain de me régaler des biens qui proviennent de DIEU, Xéewël signifiant bienfait, bien dont on a été gratifié par DIEU. Ou en invitant quelqu’un à sa table, il dira « Serigne bi Kaay barkeelu ». Le musulman n’est-il pas à la recherche de la barakat ? Quand il a fini de manger le mouride ne dit pas "je suis rassasié ou je suis rempli" comme avait l'habitude de dire un de mes amis soninké. il dit "Sant naa".Quoi? Qui? Dieu merci. Merci de m'avoir nourri. Quand le mouride se met à partager quelques friandises , quand il n'y en a plus, il ne dit pas "c'est fini" "jeexna" mais "mattna" autrement dit c'est complet .La part que Dieu nous a attribué. Mais il en reste car les bienfaits de DIEU sont infinis. Quand il part se coucher, le mouride ne dit pas "je vais aller dormir" mais "maangui dall lu ji" je vais aller me poser. Pourquoi? Car l'homme ne doit pas être un oisif. L'homme dans sa vie doit toujours être en action, au service de sa communauté, au service des créatures pour l'onction du Créateur. Et quand il tue un animal, le mouride utilise le terme "lewetal". Car DIEU seul est doté de la puissance de tuer, d'ôter la vie. Alors le mouride dit "je l'ai rendu doux".Et dans la vie de tous les jours quand on demande à un mouride comment il va. Il répond toujours "Sant rekk", "maangui sant bu baax" "sant ak muñ" "sant ak muuñ"ou "sant bay fecc" ou "sant, muñ ak moytu"selon son haal ou ses épreuves. Alors si l'on sait que « sant », chukr en arabe ou rendre grâce a comme contraire « kuffr » « weddi », comme nous l'a enseigné Cheikh Saalih, on prend toute la mesure du langage mouride qui est un véritable musulman, celui qui est soumis à la volonté divine contrairement au rebelle. Aujourd'hui le sénégalais a adopté ce mode de salutation .Après le salam d'usage, quand tu demanderas à n'importe quel sénégalais comment il va , il te répondra "maangui sant" c'est à dire DIEU merci. Mais continuons notre voyage au pays du langage des soufis mourides. Ainsi on verra que le mouride est tellement probe, tellement prudent que quand on lui demande si quelqu'un est entrain de dormir ou pas, si quelqu'un s'est réveillé ou pas, il répondra "qu'il na pas encore ouvert ses portes, ubeegul. Car il ne sait pas ce qui se passe à l'intérieur. Rien ne lui indique ce qu'est entrain de faire la personne. Un croyant ne doit pas avancer des propos dont il n'est pas sûr. Jullit day Maandu. Quant à sa maison, le mouride l'appelle "dall bi" ou "lieu d'hébergement" car comme un voyageur, il n'est que passager dans cette maison quelle que soit la solidité des colonnes qui retiennent la bâtisse. Nos véritables demeures ne sont elles pas le paradis pour les vertueux .
Ce langage mouride inspiré par la crainte divine et voilé de sagesse est aussi empreint du respect de l'autre. Ainsi quel que soit le genre masculin en face, le mouride l'appellera "Serigne bi" car Serigne bi, c'est le qualificatif le plus respectueux, l'état le plus noble auquel aspire un musulman. L'incarnation de la sagesse, une présomption de connaissant aalim accordée à l'interlocuteur...jusqu'à preuve du contraire. Quand il parlera ou quand il agira. Jamais avant. Quant à la femme, le mouride l'appellera "soxna-ci , femme vertueuse" ou l'incarnation de la mère de la plupart de nos maîtres spirituels, les sages. Jusqu'à preuve du contraire. Quand elle agira ou quand elle" se dévoilera".Quant à l'enfant, le mouride l'appelle "tuuti tank" "petit pied" car rappelle-toi, toutes les âmes ont été créées le même jour. ce jour là toutes les âmes ont répondu « ballé » oui, c'était YAWMA ALASTU quand DIEU déclara "Ne suis -je pas votre Seigneur". « Oui » ont répondu toutes les âmes. Le mouride se rappelle encore de ce jour et tient à honorer ce pacte avec son Créateur. Du fait de son passé de paysan, le mouride dira toujours "maangui dem ci tool yi fût-il commerçant à Sandaga ou trader à la City ou à Wall Street, fût-il enseignant ou ouvrier. Il va aux champs afin de récolter des bienfaits qui l'aideront à rester cet homme libre, qui ne tend sa main qu'à DIEU . Le travail, un moyen pour pouvoir adorer correctement DIEU devient sain, saint, sanctificateur et sanctifiant.
Quand quelqu'un meurt le mouride dira "nelawna" c'est à dire qu'il dort. Ce qui veut dire qu'il va se réveiller. Le mouride croit au jour de la résurrection . Mahshar. C'est ce jour que les corps sortiront des tombes pour répondre à l'appel. Il dira aussi de quelqu'un de décédé qu'il a accompli sa tâche "wacc na ligéey". Le mouride , il est sur terre pour engranger des bonnes actions car DIEU dit dans le Coran sourate Al Mulk "Béni soit Celui qui détient le pouvoir suprême et Qui est tout puissant, Qui a créé la mort et la vie pour vous éprouver et connaître ceux d'entre vous qui se conduisent le mieux."Sourate 7 verset 1 et 2.
Quand le mouride prend congé de quelqu'un il lui dira qu'il déplace juste sa personne , sa carcasse physique bien entendu;"maangu toxal jëmm ji". Car les âmes vertueuses et bien inspirées ne se séparent jamais. Et l'autre mouride de répondre "Inna Laha Mahanaa" "DIEU est avec nous."
Votre serviteur Serigne Modou Mamoune NDIAYE .Fondateur du groupe khassida.com
Samedi 07 Novembre 2009
Gaawu 19 dhol qi’dah 1430
depook Magalu Daaru Salaam.
-Dis toujours bismilah au nom de DIEU avant de servir.
Devinant notre soif d'anecdotes due à son statut de compagnon et confident de la plupart des fils de Cheikh Ahmadou Bamba il s'adressa à nous.
_ La scène que je vais vous raconter c'est Serigne Souhaibou (un fils de serigne touba) lui même qui me l'a raconté.
-Alors qu'il était élève et élevé par Serigne Hamsatou Dakhaté son oncle, un jour,ils sont partis voir Serigne TOUBA à Njaareem, Diourbel. Dés qu'ils furent arrivés dans la pièce Serigne Souhaibou fut tout d'abord surpris par l'attitude de son maître Serigne Hamsatou. Celui ci était déjà à terre, le bonnet retiré dans une position tellement respectueuse. Serigne Souhaibou se dit dans sa tête "ndekete sama serigne amna serigne".Ce jour là Serigne Touba leur servit du café en disant à serigne hamsatou de formuler des voeux. Il lui répondit
"MBACKé, tu es le mieux placé pour formuler des voeux pour moi". "Mbacké yow mi mënë fass, fassal ma". Le cheikh lui dit j'ai demandé pour toi l'obtention des dons du coran ainsi que sa baraka de même que de la teranga. Tous les contemporans de Serigne Hamsatou savent que ce dernier a vu exaucer tous ses voeux. Lui qui était haafizul quraane, il connaissait le coran par coeur et l'a enseigné à des milliers de personnes à travers sa personne et les élèves qu'il a formés et qui sont devenus à leur tour des professseurs. Voici la barakat. Quant à téranga il l'avait aussi car des dons affluaient de partout en se dirigeant vers sa maison. C'est ce jour là que Serigne Touba avait recommandé à Serigne Sohaibou de toujours dire Bismilah avant d'entreprendre quoi que ce soit dans la vie de tous les jours. Car Serigne Touba lui avait demandé un certain nombre de tâches et à chaque fois il lui disait, « Souhaibou il faut toujours commencer par dire bismilah. » Serigne Souhaibou rapporta à Serigne Modou Mahmoud que ce qui l'avait le plus marqué c'est la constance de la basmallah dans la bouche de Serigne Touba. Car c'est lui qui avait préparé le café et le servait. A chaque fois qu'il prenait une tasse il disait bismilah, quand il versait le café il disait bismilah et quand il te tendait la tasse il disait bismilah.Serigne Souhaibou fut encore plus impressionné quand le muezzin appela à la prière. Car à peine a-t-il entendu l'appel que Serigne Touba se mit debout et attrapa son kala turban qu'il mit autour de sa tête et disparut tout en récitant le coran. "Serigne Souhaibou", me dit Serigne Modou Mahmoud Niang , m' a dit que c'est la dernière image qu'il a gardée de son père Cheikhul khadim.Oui, "dés quil entendit l'appel du muezzin, il se leva précipitamment ,prit son kaala et tout en récitant le coran disparut de leur vue...Ce que je voudrais souligner c'était cette pésence constante de DIEU dans les actes du Cheikh qui disait aux colons " Ramenez -moi là où DIEU n'est pas." Autrement, vous ne pourrez rien contre ma personne ou ma foi car wallahu yu daafihu hanil lëzina aamanu, DIEU est le défenseur des croyants.
Cette foi inébranlable , le maître l'a transmis au disciple mouride. Rappelons nous de son lieutenant Mame Thierno Ibrahim qui répondait invariablement par "Alhamdulilah" quelle que soit la teneur des nouvelles, bonnes ou mauvaises. « Le sommet de la sagesse est la crainte de DIEU ». Tout musulman connaît cette sentence. Quant au mouride il le vit à travers son verbe avant d’entrer en action.
Quotidiennement le mouride qui mange ne va pas dire "je mange", il dit "maangui xéewlu" c'est à dire je suis entrain de me régaler des biens qui proviennent de DIEU, Xéewël signifiant bienfait, bien dont on a été gratifié par DIEU. Ou en invitant quelqu’un à sa table, il dira « Serigne bi Kaay barkeelu ». Le musulman n’est-il pas à la recherche de la barakat ? Quand il a fini de manger le mouride ne dit pas "je suis rassasié ou je suis rempli" comme avait l'habitude de dire un de mes amis soninké. il dit "Sant naa".Quoi? Qui? Dieu merci. Merci de m'avoir nourri. Quand le mouride se met à partager quelques friandises , quand il n'y en a plus, il ne dit pas "c'est fini" "jeexna" mais "mattna" autrement dit c'est complet .La part que Dieu nous a attribué. Mais il en reste car les bienfaits de DIEU sont infinis. Quand il part se coucher, le mouride ne dit pas "je vais aller dormir" mais "maangui dall lu ji" je vais aller me poser. Pourquoi? Car l'homme ne doit pas être un oisif. L'homme dans sa vie doit toujours être en action, au service de sa communauté, au service des créatures pour l'onction du Créateur. Et quand il tue un animal, le mouride utilise le terme "lewetal". Car DIEU seul est doté de la puissance de tuer, d'ôter la vie. Alors le mouride dit "je l'ai rendu doux".Et dans la vie de tous les jours quand on demande à un mouride comment il va. Il répond toujours "Sant rekk", "maangui sant bu baax" "sant ak muñ" "sant ak muuñ"ou "sant bay fecc" ou "sant, muñ ak moytu"selon son haal ou ses épreuves. Alors si l'on sait que « sant », chukr en arabe ou rendre grâce a comme contraire « kuffr » « weddi », comme nous l'a enseigné Cheikh Saalih, on prend toute la mesure du langage mouride qui est un véritable musulman, celui qui est soumis à la volonté divine contrairement au rebelle. Aujourd'hui le sénégalais a adopté ce mode de salutation .Après le salam d'usage, quand tu demanderas à n'importe quel sénégalais comment il va , il te répondra "maangui sant" c'est à dire DIEU merci. Mais continuons notre voyage au pays du langage des soufis mourides. Ainsi on verra que le mouride est tellement probe, tellement prudent que quand on lui demande si quelqu'un est entrain de dormir ou pas, si quelqu'un s'est réveillé ou pas, il répondra "qu'il na pas encore ouvert ses portes, ubeegul. Car il ne sait pas ce qui se passe à l'intérieur. Rien ne lui indique ce qu'est entrain de faire la personne. Un croyant ne doit pas avancer des propos dont il n'est pas sûr. Jullit day Maandu. Quant à sa maison, le mouride l'appelle "dall bi" ou "lieu d'hébergement" car comme un voyageur, il n'est que passager dans cette maison quelle que soit la solidité des colonnes qui retiennent la bâtisse. Nos véritables demeures ne sont elles pas le paradis pour les vertueux .
Ce langage mouride inspiré par la crainte divine et voilé de sagesse est aussi empreint du respect de l'autre. Ainsi quel que soit le genre masculin en face, le mouride l'appellera "Serigne bi" car Serigne bi, c'est le qualificatif le plus respectueux, l'état le plus noble auquel aspire un musulman. L'incarnation de la sagesse, une présomption de connaissant aalim accordée à l'interlocuteur...jusqu'à preuve du contraire. Quand il parlera ou quand il agira. Jamais avant. Quant à la femme, le mouride l'appellera "soxna-ci , femme vertueuse" ou l'incarnation de la mère de la plupart de nos maîtres spirituels, les sages. Jusqu'à preuve du contraire. Quand elle agira ou quand elle" se dévoilera".Quant à l'enfant, le mouride l'appelle "tuuti tank" "petit pied" car rappelle-toi, toutes les âmes ont été créées le même jour. ce jour là toutes les âmes ont répondu « ballé » oui, c'était YAWMA ALASTU quand DIEU déclara "Ne suis -je pas votre Seigneur". « Oui » ont répondu toutes les âmes. Le mouride se rappelle encore de ce jour et tient à honorer ce pacte avec son Créateur. Du fait de son passé de paysan, le mouride dira toujours "maangui dem ci tool yi fût-il commerçant à Sandaga ou trader à la City ou à Wall Street, fût-il enseignant ou ouvrier. Il va aux champs afin de récolter des bienfaits qui l'aideront à rester cet homme libre, qui ne tend sa main qu'à DIEU . Le travail, un moyen pour pouvoir adorer correctement DIEU devient sain, saint, sanctificateur et sanctifiant.
Quand quelqu'un meurt le mouride dira "nelawna" c'est à dire qu'il dort. Ce qui veut dire qu'il va se réveiller. Le mouride croit au jour de la résurrection . Mahshar. C'est ce jour que les corps sortiront des tombes pour répondre à l'appel. Il dira aussi de quelqu'un de décédé qu'il a accompli sa tâche "wacc na ligéey". Le mouride , il est sur terre pour engranger des bonnes actions car DIEU dit dans le Coran sourate Al Mulk "Béni soit Celui qui détient le pouvoir suprême et Qui est tout puissant, Qui a créé la mort et la vie pour vous éprouver et connaître ceux d'entre vous qui se conduisent le mieux."Sourate 7 verset 1 et 2.
Quand le mouride prend congé de quelqu'un il lui dira qu'il déplace juste sa personne , sa carcasse physique bien entendu;"maangu toxal jëmm ji". Car les âmes vertueuses et bien inspirées ne se séparent jamais. Et l'autre mouride de répondre "Inna Laha Mahanaa" "DIEU est avec nous."
Votre serviteur Serigne Modou Mamoune NDIAYE .Fondateur du groupe khassida.com
Samedi 07 Novembre 2009
Gaawu 19 dhol qi’dah 1430
depook Magalu Daaru Salaam.
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